Lundi de Pâques
Ciel gris
Silence, grand silence
Pas beaucoup de signes de vie
je me morfonds
Je le sentais venir : depuis vendredi soir l’esprit m’échappait, renâclait, se cognait aux barreaux de ma tête.
Pourquoi vendredi ? Parce que c’est vendredi que j’ai reçu un mail de la fac : il n’y aura pas de reprise des cours en présentiel. Tout se fera à distance. Ça flanque un coup, même si je m’y attendais, même si parfois je faisais un effort pour y aller, même s’il n’y a aucun enjeu pour moi à y aller ou pas, … quand même, ça m’a flanqué un coup. Et peut-être que ce n’est que le prélude à des annonces de déconfinement reporté, étalé, surveillé.
Alors j’ouvre les barreaux de la tête : vas-y esprit ! Envole toi, va où tu veux, cabriole, zappe, rigole ou pleure, monte ou descend l’escalier, PARLE MOI
Et c'est parti !!
La poule et l’œuf
C’est Pâques, alors je pense aux œufs, et du coup je pense à la poule, et du coup je me repose la question de qui a fait l’autre, et du coup je pense à comment me viennent mes écrits, et du coup je me regarde faire, et du coup je vois que j’aime choisir l’image à accoler au texte, et du coup je ne sais pas si c’est l’image qui me donne l’idée ou l’idée qui me donne l’image, et du coup j’ai perdu le fil, et du coup je retourne tricoter.
Y a-t-il un cimetière numérique ?
J’ai fait un blog pour ne pas polluer des boîtes mail avec des fichiers word ou pdf.
D’accord, mais quand même mon blog, il prend de la place quelque part, non ? – cette place, c’est une concession à perpétuité gratuite dans le cloud ? – même dans cent ans on pourra aller le visiter ? – quelque part, ce serait le passage à la postérité - mais il est où le document à signer, à valider ?
Il faut absolument que je pense à mettre l’avenir de mon blog dans mon testament.
La recette
J’aime bien cuisiner.
Enfin ... j’ai appris à bien aimer cuisiner.
J’ai appris grâce à des amis.
Des amis qui m’ont envoyé des recettes.
Des recettes que j’ai faites, et refaites.
J’aime bien suivre une recette.
Ça me fait penser à la personne qui l’a faite
Je me sens guidée, encouragée, félicitée
Et au moment de mettre le couvert
C’est moins grave qu’il n’y ait qu’une assiette.
Allons voir mon fidèle Frigo
© Marie-Pierre Deloeil