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Samuel Beckett


De Samuel Beckett, j'ai étudié cette année l'œuvre Oh les beaux jours.

Ce qui frappe visuellement dans ce texte, c'est l'importance des didascalies. (ces mots en italique qui donnent des indications de mise en scène ou de jeu) au sein même de la parole du personnage. Lesquelles didascalies sont le plus souvent "silence", "un long silence", "un temps", ou très précises quant aux faits et gestes de Winnie et Willie les 2 personnages : "elle revient péniblement de face, se frotte le cou", "elle baisse la tête", "Willie ouvre son journal ..."


L'exercice demandé était d'écrire un texte inspiré de l'univers et du style de Samuel Beckett. je l'ai fait seule.



Petit matin. Une chambre.

Une femme dans le lit, sur la moitié gauche. Draps défaits sur la moitié droite du lit.

On entend du bruit dans la salle de bains.


ELLE : C’est l’heure – c’est déjà l’heure – dommage – je suis si bien ici – envie de rester – rester au lit – toute la journée – pourquoi pas ? - pourquoi me lever ? – pour quoi faire ?


Bruit de douche dans la salle de bains.


ELLE : De quoi ai-je rêvé ? – (Elle se redresse et appuie son dos contre le mur. Elle se concentre) - pourquoi je ne m’en souviens pas ? – avant, j’y arrivais – tous les jours – (elle sourit) – le matin, le midi, en faisant des courses, en voyant une affiche, n’importe quand dans la journée, le rêve surgissait … j’adorais. C’était comme une surprise, un cadeau. (Tristement) Maintenant …


La douche est arrêtée. On entend tout à coup la radio. Le son vient de la cuisine.


ELLE : Je déteste la radio le matin. Ça m’agresse. (Elle plonge sous la couette – on n’entend que la radio – puis la radio s’arrête – bruit de pas qui s’éloignent – Silence - Elle ressort la tête de la couette). Je voudrais retrouver mon rêve (elle s’assied dans le lit, dos appuyé contre le mur ; elle ferme les yeux. Un long temps). Rien –comme hier, rien – comme avant-hier, rien. (Silence. Elle se mordille les lèvres) Pourtant je sais que je rêve. Je le sens. Alors ? – qu’importe ? (silence) – si, ça importe ! Ça m’importe ! – mon rêve, c’est une partie de moi.






© Marie-Pierre Deloeil - écrit le 15/10/2021


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