J’ai l’impression de revenir des années en arrière quand j’étais en cure thermale à la Roche-Posay et que j’envoyais chaque soir un mail aux copains, une sorte de journal de cure, au son de France Inter. Ça n’a pas changé. Le soir, quand je suis chez moi, j’écoute la radio tout en bidouillant, et ma radio du soir c’est France Inter.
France Inter avec Laure Adler et l’Heure Bleue. Cette semaine je n’aime pas trop, c’est sur la mer. Ensuite c’est Michka qui nous emmène dans un Very Good Trip. Il a une connaissance incroyable de l’histoire de la musique. Il parle beaucoup. Au début ça m’énervait mais maintenant j’aime bien parce qu’il a plein d’anecdotes. Après c’est Côté Club avec Laurent Goumarre.
Croire que je ne fais rien en écoutant la radio … rien de plus faux.
J’entends des voix de penseurs, de créateurs, de musiciens, d’artistes plasticiens. J’entends des doutes, des enthousiasmes, des questionnements, des émerveillements, des platitudes aussi. Sans m’en rendre nécessairement compte je fais des liens avec ce que je vis.
Cette semaine, Laurent Goumarre a reçu Grand Corps Malade, Gaël Faye et Ben Mazué. Sur un coup de tête, un coup de cœur à mon avis, ces trois-là ont décidé de se retirer ensemble dans un lieu pour vivre un laboratoire musical. Résultat ? : l’album « Ephémère ». Il est curieux cet album, entre album d’adultes qui se questionnent sur l’engagement de l'artiste et album de gamins qui kidnappent Benjamin Biolay. Il est poétique aussi.
Le mot-clé, c’est laboratoire.
Dans un laboratoire tu peux tout tenter. Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des découvertes et des enseignements à en tirer. Dans un laboratoire, il y a avant tout de l’excitation devant l’inconnu à venir. Dans un laboratoire, il peut aussi y avoir la peur du rien, la frustration du pas abouti, le découragement. Mais tout ça donne au final une grande source de plaisir.
La bande des trois ce soir-là dans Côté Club m’a sacrément donné envie d’entrer en laboratoire. Le lendemain je m’inscrivais à un stage de clown !
.... Et là, au milieu du monde, pour que la vie réponde, on a pris le temps.
© Marie-Pierre Deloeil