Lascoutch,
c'est un gîte niché dans les Cévennes,
c'est le lieu de mon 1er atelier d'Ecriture
mêlé à un atelier Voix,
c'est le plein souvenir de 5 jours de stage,
c'est la découverte de l'écriture qui jaillit de consignes,
c'est la surprise d'entendre ses mots dans la bouche des autres.
C'est ma rencontre avec Catherine Bédarida (écriture), Marianne Le Tron (voix), et le groupe de participantes.
C'est la plongée dans le grand bain .... Que du bonheur !
Au fil des jours écrire à partir de propositions très diverses et inattendues.
le dernier jour composer son texte final.
Doudou, j’ai perdu mon doudou
Là-bas au bout du bout
Pourquoi fuir ?
Par peur d’être envahie, ou d’envahir ?
Inspiration Expiration Respiration Vibration Son
Le chien se niche ; les oiseaux aussi
Hé toi, tu l’as trouvé où ce truc ?
Le troquerais-tu ?
Do ré mi fa sol la si do
Do si la sol fa mi ré do
Docile la folle qui a dormi
Ô âge, ô vieillesse bienvenue
Voilà pourquoi j’ai tant vécu
Cajoler mes 20 ans
Dans un corps de 100 ans
Clic/clac – clic/clac – clic/clac – clic/CLAC – CLIC/CLAC – CLIC/CLAC
J’ai peur dans le noir.
Où est dedans/dehors ?
Et si je me perdais ?
Il n’y pas de centre dans le noir.
Est-ce cela la raison du noir ?
Perdre son centre, se perdre
Jusqu’à buter sur un mur
Un mur de questions
Un mur d’absence
Un mur d’oubli
Un mur de silence
Donne-moi la main.
Je suis si petite. Sentiment poignant de finitude.
Vais-je passer cette nuit à attendre les étoiles, ces points de lumière qui rendent concentrique l’univers, qui me rassurent.
Je me disperse, je flotte, je dérive, je ne sais pas où s’arrête mon corps.
Doudou, j’ai perdu mon doudou … Là-bas au bout du bout
Malaise.
Inspiration Expiration Respiration Vibration Son
J’entends les grillons.
Je suis sur terre.
Do ré mi fa sol la si do
Docile la folle qui a dormi
Je peux me mouvoir de nouveau.
1,2, 3 respirations.
Ta taka takata tikita takati ta taka
Je ne veux pas vivre paralysée.
Les parallèles n’existent pas. Il n’y a pas de dedans/dehors mi corazon.
Je veux être éveillée, bouger, danser.
Je veux être résonnances au présent
Je veux être cette femme sans âge qui entonne d’une voix posée la Marseillaise.
Je veux être cette fille à moto, cette fille qu’on attend, cette fille qui n’arrive pas, cette fille qui s’est évaporée et qui pourtant existe. Une fille à moto.
Je veux garder mes clarks, cette odeur d’adolescence.
Je veux humer à plein nez la pluie sur l’asphalte et sauter à pieds joints dans les flaques.
Je veux manger des pistaches, pistaches qui demandent tant de patience, tience tience, tant de concentration, tion tion ; pistaches tranquilles entre amis ; pistaches sablier entre 2 bols.
Je veux accueillir, vivre, déguster ces zappings incontrôlés.
Je veux cajoler chacune de mes années dans un corps de 100 ans.
Tikita, tikita …. je veux démultiplier le temps.
© Marie-Pierre Deloeil