1er et 2 février, week-end en atelier d’écriture avec "le Bout de la Langue".
Le thème en est Art et Genre. Je dois dire que je n’avais retenu que le mot Art !!
Nous attendaient une pile d’images, chacune représentant une œuvre d’art.
Les artistes sont des femmes.
Ces images sont là pour animer notre imaginaire, se laisser divaguer, tisser des liens d’une proposition d'écriture à l’autre
Des cheveux en rideau de pluie
Des cheveux rouges de vie
Des cheveux pour se soustraire
Des cheveux pour se défaire
C’est voulu
Tes mains le disent
Main droite sur le sein
Main gauche sur le sexe
Pas de geste vers tes cheveux
Et si j’écartais le rideau de cheveux
Verrai-je un sourire timide
Verrai-je un regard affolé
Tu es aquarelle
Tu peux disparaître, te dissoudre
Et pourtant tu existes
Explorer, Regarder, Imaginer, Révéler, Oser
Christo saisi d’un désir
Christo qui saisit le monde à pleines mains
Esquisser, Dessiner, Inventer, Proposer, Exposer
Christo qui s’obstine
Christo qui saisit le monde à pleines mains
Organiser, Fabriquer, Transporter, Stocker, Monter
Christo qui réalise
Christo qui saisit le monde à pleines mains
S’Epauler, S’Enflammer, Se Battre, Se Réjouir, Partager
Christo qui saisit le monde à pleines mains
Christo qui encore aujourd’hui
Parle de Jeanne-Claude au présent
Christo qui nous livre ses rêves
Christo qui les fait redevenir rêves
Christo, l’homme du grandiose éphémère
Arrête de me regarder !
Je ne t’ai rien fait
Je n’y suis pour rien
Ça suffit tes menaces
Remember Me …
Et puis quoi encore !!
Et toi,
Do you see me ?
Do you care for me ?
Tu ne me connais pas
Je ne te connais pas
Restons-en là.
Mais pourquoi toi ?
Tu m’arrêtes là où je ne m’y attends pas, là où j’aurais poursuivi mon chemin, aveugle à ce qui m’entoure, croyant déjà le connaître sur le bout des doigts.
Tu me dis, vois ! … et je vois
Regarde ! … et je regarde
Tu me fais devenir poète, acrobate, suspendue dans l’air et dans le temps.
Tu me laisses sans voix, sidérée par ton audace, ta démesure, et la simplicité de ce que tu donnes à voir.
Tout à coup, clap !
Clap de fin.
Je le savais, tout le monde le savait, tu l’avais dit
Cela ne restera pas, cela disparaîtra.
Alors, clap. C’est fini.
Je me dis regarde, et je regarde
Là eut lieu quelque chose
Là un rêve s’est matérialisé
Et depuis ?
Depuis ton œil me poursuit, m’oblige à regarder le monde,
À penser le monde, à me sentir dans le monde
Tu mets la barre haut, Christo
On pourrait dire que tu ne crées pas
Pas de page blanche en point de départ, pas d’ex nihilo
Non, tu transformes, tu divagues, tu brises les lignes,
Tu crées des lignes, tu soulignes, tu lies.
Le un devient autre
On en oublie le un en voyant l’autre
Tu méta-morphoses
Et ce faisant, tu crées.
Le Pont-Neuf, je suis certaine que la plupart d’entre nous ne le regardait pas.
Le Pont-Neuf, on l’emprunte, on ne le considère pas.
Tu l’emballas et … Abracadabra …
le Pont-Neuf est devenu.
Il existe par lui-même.
Soigneusement corseté, il nous révèle toutes ses formes.
Il prend l’espace, il prend la lumière avec son habit d’or.
D’ouvrage d’art, il devient œuvre d’art.
Et puis le Pont-Neuf se verra retirer son enveloppe d’apparat et redeviendra pont.
Mais on l’empruntera peut-être différemment.
Etre et avoir été le temps d’un instant par la grâce d’un homme et d’une femme
au regard poétique qui nous offrent leurs rêves.
Untitled chagrin
Tant d’audace et tant de sang
Absence d’abracadabra
Fable éternelle et sans fin
Et si j’écartais le rideau de cheveux
Verrai-je un sourire timide
Verrai-je un œil insistant
Do you see me
Do you care for me
Tu m’offres tes rêves
Tu me les confies
Tu me dis regarde et je regarde
Audace et Innocence
Grandeur et Simplicité
Regarder, Toucher, Eprouver
M’émerveiller … Remercier
Oser faire œuvre de mon ouvrage
Me laisser saisir par ce désir
Pourquoi est-ce aujourd’hui si difficile ?
D’où vient cet untitled chagrin ?
Quelque chose à voir avec le sentiment fugace
D’une perfection à portée de doigts
Qui s’est subitement évaporée.
© Marie-Pierre Deloeil