Qu’il est beau mon Leporello !
Définition : le Leporello, ou livre accordéon, ou encore livre frise, est un livre qui se déplie comme un accordéon grâce à une technique de pliage et de collage de ses pages.
Origine : le mot fait allusion à Leporello, valet de Don Juan, qui a présenté à Donna Elvira la longue liste des conquêtes de son maître, pliée en accordéon, dans le premier acte de l'opéra Don Giovanni de Mozart.
Je suis fière comme Artaban !
Cette expression est d'origine littéraire. Artaban est un personnage important d'un énorme roman (4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède au milieu du XVIIe siècle. La fierté et l'arrogance de son personnage sont à l’origine de cette expression.
J’aime mettre en page les mots.
Derrière cette toute petite phrase «mettre en page les mots», il y a déjà une foultitude de questions à propos de la page (taille, orientation, grammage de papier, position de la reliure, …) et à propos des mots (police de caractère, taille de police, droit, italique, gras, soulignés, alignés gauche, alignés droite, centrés, justifiés, …).
Des mots, j’en ai plein avec mon blog. Je me suis alors demandé combien de formes papier je pourrai créer avec ce contenu qui a pour particularité d’être composé de textes plutôt brefs, sans aucun rapport entre eux, et toujours avec au moins un visuel.
Les essais furent nombreux …les ratés aussi … mais petit à petit quelque chose s’est affirmé.
L’envie réelle de faire voyager mes mots au-delà d’un écran, de les coucher sur papier, … et d’aller jusqu’à les diffuser. Une autre envie est d’en faire un objet, un objet unique qui grandirait au cours du temps
Au final, j’ai créé 4 prototypes.
- Une série de petits carnets de toutes les couleurs. 1 carnet pour 1 post
- Un leporello qui reprend tous mes posts
- Une série de planches à plat. 1 planche par post
- Un projet de sculpture avec un leporello qui ne ferait que s’allonger à chaque nouveau post, maintenu par des parois en céramique.
J’ai montré mes travaux à une amie qui a l’expérience de l’édition. J’en ai eu un retour très encourageant. Et un jour je me suis décidée. Je suis allée frapper à la porte d’une galerie qui présente beaucoup de petites éditions et des livres d’artistes pour lui demander un regard, un conseil.
Deux heures ; nous sommes restées deux heures à regarder, discuter, comparer mes protos aux éditions qu’elle a pour en évaluer qualités / inconvénients. Deux heures qui me disent l’intérêt qu’elle a envers mon projet de diffusion. Des quatre propositions, elle me conseillera d’en finaliser deux : les petits carnets et le leporello.
Je suis repartie le cœur en joie, avec la promesse de revenir quand ce sera fait.
Faire les petits carnets, c’est facile ; c’est même fastoche. Faire un leporello, c’est une autre paire de manches. J’ai enfin trouvé le bon papier, et j’ai enfin trouvé le mode opératoire qui donne le meilleur résultat.
Je viens de finir mon leporello, et je suis fière comme Artaban. Il fait 10 mètres de long !
Il me reste encore à créer les étuis pour les petits carnets et pour le leporello.
Je sais que je vais passer par plusieurs essais … et quelques ratés … mais j’adore ce chemin.
Quant aux planches à plat, je les aime beaucoup et je vais les continuer. Pour moi. Par plaisir.
La sculpture ? Je crois que je vais d’abord laisser traîner mon regard sur des œuvres en céramique. J’ai envie de laisser flotter le projet dans une sorte de brume pré-natale.
© Marie-Pierre Deloeil